Une semaine en Haiti N°1663 14 août 2024

Le collectif Haïti de France vous donne chaque semaine des nouvelles du pays. Elles ne sont pas porteuses d’espoir.

Lenteur et hésitations dans l’arrivée des aides internationales promises...les zones sous la coupe des gangs sont de plus en plus nombreuses.
Inquiétant : des milices se constituent, dans plusieurs zones du pays, pour contrer les attaques des bandits, et se substituent à une justice inexistante. Le résultat est l’augmentation des lynchages et des massacres.
Rien de bon pour l’avenir, en ce mois d’août 2024...

L’état d’urgence sécuritaire renouvelé, l’insécurité s’étend (Le Nouvelliste)
Coïncidence ou simple hasard, alors que le gouvernement haïtien dévoilait ce 19 août 2024 le renouvellement pour un mois de l’état d’urgence sécuritaire, des résidents de Solino manifestaient pour réclamer un appui des forces de l’ordre pour pouvoir défendre leur quartier attaqué par des gangs depuis des jours.

Par Frantz Duval
19 août 2024
Solino est venu s’ajouter à la liste qui renferme Ganthier, Gressier, Carrefour, Cabaret et autres localités qui, ces derniers temps, ont été attaqués par les gangs alors que le pays vit sous le régime de l’état d’urgence sécuritaire qui renforce les pouvoirs des forces de l’ordre.
Dans l’arrêté rendu public ce lundi, on a constaté que l’État d’urgence concerne les départements de l’Artibonite et de l’Ouest, comme c’était le cas en juillet, mais aussi les départements du Centre, des Nippes et les arrondissements de Plaisance et de Limbé.
L’exécutif haïtien reconnaît une extension des territoires dont il a perdu en tout ou en partie le contrôle.
Un mois après l’établissement de l’état d’urgence de l’ère CTP-PM, rien n’a changé pour la population haïtienne. Les bandits exercent leurs exactions et les forces de l’ordre attendent renforts et matériels.
La Police Nationale d’Haïti n’est toujours pas épaulée par les forces kényanes et les Forces Armées d’Haïti ont encore une présence confidentielle sur le terrain. Même le nouveau commandant en chef des FADH n’a pas encore été présenté à la nation.
Le premier ministre Garry Conille l’a dit haut et fort en interview récemment avec la BBC : « Nous sommes extrêmement préoccupés. Les supports promis à Haïti arrivent trop lentement. Le peuple haïtien a été extrêmement patient. »
« Il est extrêmement important que les engagements pris par des partenaires et des pays voisins se concrétisent le plus rapidement possible », avait insisté Garry Conille.
Sur le papier, l’état d’urgence sécuritaire a été renouvelé pour un mois, dans les faits, l’insécurité s’étend et les aides promises se font attendre désespérément.

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