Partir ! Quitter un pays qui s’enfonce dans la violence ! Les Haïtiens ne semblent plus avoir d’autre recours que l’exil. Partir. N’importe où, vers n’importe quel pays, avec tous les risques que cela comporte, mais partir.
Mais quand on a la chance d’arriver quelque part ailleurs, c’est une autre misère qui commence, l’humiliation, le mépris et souvent le renvoi en Haïti après avoir tout investi dans le voyage, le visa...
Aider les enfants, dans leur pays, en attendant l’éclaircie, est la meilleur solution.
Aidez-nous à les sauver.
Pour lire l’article du Nouvelliste, cliquez sur le lien.
Le choléra et les difficultés à faire face pour les soignants.
Ce mardi, des représentants du gouvernement haïtien, de l’ONU et d’autres partenaires ont lancé un appel pour obtenir 145,6 millions de dollars pour soutenir le pays dans la réponse d’urgence face à la nouvelle vague de choléra et apporter une aide vitale à 1,4 million de personnes vivant dans les zones les plus affectées.
Selon un communiqué publié par le Bureau du Coordonnateur résident en Haïti « les Nations Unies et les partenaires appellent au financement de cet appel pour aider les autorités nationales à contenir la propagation du choléra, par le biais d’activités en termes d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement et de santé, tout en répondant aux besoins urgents, en sécurité alimentaire, nutrition, et protection, dans les zones les plus affectées ».
« Le choléra est une maladie évitable et traitable, et, fort de leur expérience et de leur savoir-faire, les institutions nationales ont rapidement mis sur pied une stratégie de réponse avec l’appui indéfectible de l’ensemble de la communauté humanitaire locale et internationale » a déclaré la coordinatrice résidente et de l’action humanitaire de l’ONU, Ulrika Richardson.
Selon l’OPS/OMS, 500 000 personnes sont à risque de contracter le choléra en Haïti.
En plus de l’épidémie du choléra, le communiqué des Nations-Unies a indiqué que la population doit également combattre l’insécurité alimentaire et la criminalité. « La dernière analyse sur la sécurité alimentaire montre que 4,7 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, connaissent des niveaux élevés d’insécurité alimentaire, avec 19 200 personnes en situation de catastrophe, une première dans l’histoire récente du pays.
Les Haïtiennes et Haïtiens font également face à une hausse de la violence due aux activités des gangs armés. Ces derniers utilisent notamment les violences sexuelles comme arme pour terroriser la population, et ainsi conquérir et asseoir leur contrôle sur le territoire. Près de 100 000 personnes sont actuellement déplacées après avoir fui les violences qui frappent le pays depuis juin 2021 », soutient le communiqué.
Selon le compte twitter officiel de la primature, le premier ministre Ariel Henry a également participé à cette réunion où les partenaires ont appelé au financement de la réponse à l’épidémie et aux autres urgences humanitaires. « Le premier ministre Ariel Henry est intervenu, ce matin, par visioconférence, à la cérémonie de lancement de l’appel au financement pour la réponse à l’épidémie de choléra et à d’autres besoins humanitaires en Haïti. Ce « Flash Appeal » est conjointement organisé par le Ministère de la planification et de la coopération externe et le bureau de la Coordination des Affaires humanitaires des Nations-Unies », peut-on lire dans deux tweets publiés par la Primature.
Réouverture des écoles. Pour quand ?
L’appel des responsables d’écoles n’a pas eu d’effets escomptés puisque les parents gardent leurs enfants chez eux. Dans le département de l’Ouest, à Port-au-Prince notamment, une poignée d’écoles privées fonctionnent. Les écoles publiques manquent à l’appel.
Au centre-ville de Port-au-Prince, les écoles n’ont pas fonctionné en dépit du fait que certains directeurs d’écoles ont ouvert leurs portes. Le directeur départemental de l’Ouest du Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (DDO-MENFP), avait partagé les données des différents districts avec le journal. "Le contexte est difficile. Il y a de bons signaux", a laissé entendre France Étienne.
Environ 438 établissements scolaires sur 5 000 ont fonctionné durant la première semaine dans le département de l’Ouest, selon les données d’une source départementale. Pour le district de Port-au-Prince, seulement 8 écoles ont fonctionné à Carrefour-Feuilles, la première semaine.
Pour la semaine du 14 novembre, le département de l’Ouest a enregistré 9% d’écoles qui ont repris leurs activités scolaires. La Gonâve, Ganthier, Cornillon et Vialet sont parmi les régions qui ont grandement apprécié la réouverture.
À Delmas et à Tabarre, la montagne a accouché d’une souris puisque très peu d’écoles fonctionnent durant la première et la deuxième semaine. La rentrée se fait au ralentie à Tabarre et Delmas. À Croix-des-Bouquets, l’école n’a pas fonctionné. Dans la commune de Ganthier plusieurs écoles fonctionnent. Des élèves sont venus en classe. Le lycée fonctionne avec 60 élèves.
La Gonâve : les activités scolaires ont repris depuis deux semaines et environ 80 écoles fonctionnent normalement. Dans les communes de l’Arcahaie et de Cabaret, les écoles n’ont pas eu la chance de fonctionner à cause des déplacés qui occupent certains espaces scolaires, a signalé France Étienne.
Nippes : reprise scolaire pour 249 écoles
Aux 127 écoles qui ont participé à la reprise la semaine écoulée, s’ajoutent 122 autres qui ont repris leurs activités scolaires pour un total de 249 sur 721 écoles (35%) dans le département des Nippes.
Cap-Haïtien pas au rendez-vous
La situation n’a pas évolué durant la deuxième semaine dans le Nord du pays. Le MENFP n’a pas partagé de nouvelles données.
Dans ce département, les écoles ont chômé la semaine allant du 7 au 11 novembre. Au chef-lieu du département Cap-Haïtien, l’école n’a pas fonctionné. Les informations partagées par le DDO-MENFP sur les 19 districts scolaires dans le Nord ne sont pas réjouissantes. Dans la commune de Pignon, seulement 6 écoles sur les 92 ont fonctionné. Le lycée d’Acul du Nord a ouvert ses portes. Pour Milot : le lycée Henry Christophe a fonctionné depuis le jeudi 3 novembre. À Saint Raphaël, 4 écoles fonctionnent.
"Les barricades, les objets encombrants dans les rues auraient empêché le bon fonctionnement de l’école au Cap-Haïtien", croit savoir Maurice Firmin.
Sud : 235 écoles fondamentales ont ouvert leurs portes
Pour le département du Sud, 235 écoles fondamentales et 22 lycées ont accueilli des élèves dans plusieurs communes à l’exception des Cayes.
Le responsable du MENFP dans le Sud, le directeur Auxène Roc avait révélé que dans les centres-villes dans le Sud, les écoles n’ont pas fonctionné. Pour ce département, environ 60 écoles en majorité dans le district scolaire d’Aquin avaient participé à la reprise scolaire pour la première semaine.
La reprise en échec à Port-de-Paix
À Port-de-Paix et dans les autres communes du département, la réouverture des classes n’a pas eu lieu le lundi 7 novembre 2022 malgré l’intense mobilisation initiée par la direction départementale de l’éducation au cours des deux dernières semaines sur l’importance de la rentrée scolaire.
« Plusieurs rencontres ont été réalisées au cours de la semaine écoulée avec les directeurs d’établissements et les inspecteurs des sept bureaux du district scolaire sur la possibilité d’effectuer la rentrée scolaire le lundi 7 novembre 2022. Cependant, nous sommes au regret de constater que jusqu’à présent nos efforts se sont révélés vains », avait confié Max Eddy Augustin directeur départemental de l’éducation.
Reprise pour 62 écoles dans le département de l’Artibonite
Rien que 62 écoles ont fonctionné dans le département de l’Artibonite en majorité à Anse-Rouge et à Terre-Neuve, selon les données dont le journal a eu connaissance pour ce département. Pour la deuxième semaine, le MENFP n’a pas communiqué de nouvelles données. La situation semble n’être pas évoluée.
Aux Gonaïves, les parents sont peu enclins à envoyer leurs enfants à l’école. Au centre-ville de Saint-Marc, bas de l’Artibonite, les portes des établissements scolaires sont restées fermées lundi 7 novembre 2022 et à travers ses différentes sections communales, malgré les multiples avancées d’une trentaine de personnalités locales, favorables à une réouverture exceptionnelle des classes.
Le département du Centre avance progressivement avec la reprise scolaire passant de 7% d’établissements scolaires qui ont fonctionné à 15%.
La situation n’a pas évolué dans le Nord-Est et Nord-Ouest durant la semaine où très peu d’écoles ont emboîté le pas pour la reprise des activités scolaires. Pas de données du MENFP sur ce département.
Parallèlement à cette réouverture en douce, le ministre de l’Éducation nationale, Nesmy Manigat a profité pour saluer le travail des directeurs départementaux et les autres partenaires en vue de faire respecter le droit à l’éducation des enfants.