L’O.N.U. - Repères

(actualisé le ) par christian

Les pays les moins avancés (PMA) sont un groupe de 50 pays considérés par l´Organisation des Nations Unies comme "moins avancés" en raison de la faiblesse de leur revenu national brut par habitant, de l´insuffisance de leurs ressources humaines et de leur très forte vulnérabilité économique. Dans la plupart de ces pays, la majorité de la population vit dans une extrême pauvreté. Le Rapport sur les pays les moins avancés, 2004 analyse la relation entre commerce international et pauvreté dans les PMA et indique les politiques nationales et internationales qui peuvent faire du commerce un mécanisme plus efficace pour y réduire la pauvreté.

Le Rapport fait valoir que le commerce international peut notablement contribuer à réduire la pauvreté dans les PMA. Dans la pratique, ce n´est toutefois pas ce qui se produit dans beaucoup de ces pays. Dans certains cas, cela tient à la faiblesse de l´activité commerciale. Cependant, la plupart des PMA ont enregistré des taux de croissance de leurs exportations beaucoup plus élevés dans les années 90 que dans les années 80. L´incapacité de l´expansion du commerce de favoriser une réduction de la pauvreté a notamment été expliquée par la faiblesse des interactions entre commerce et croissance économique dans ces pays par rapport à ce que l´on observe dans les pays en développement plus avancés. De plus, l´expansion des exportations dans les pays très pauvres, caractérisés par une pauvreté de masse et un très faible excédent de ressources financières, a tendance à être associée à une forme de croissance économique qui est le contraire d´une croissance solidaire et partagée (inclusive). Les conflits civils dans certains PMA ont aussi été associés à un effet appauvrissant du commerce.

Le Rapport montre que la plupart des PMA ont engagé de vastes mesures de libéralisation du commerce dans les années 90. Ils ont également bénéficié de mesures d´accès préférentiel aux marchés de la part de pays développés et de pays en développement. Mais libéralisation du commerce plus amélioration de l´accès aux marchés n´impliquent pas nécessairement réduction de la pauvreté. Beaucoup de PMA sont dans la situation paradoxale d´être les pays qui ont le plus besoin du système commercial multilatéral, et qui ont cependant le plus grand mal à tirer profit de l´application des principes généraux fondamentaux de ce système, à savoir la libéralisation et un traitement égal de tous les membres.

Si les tendances actuelles persistent, les PMA deviendront probablement le principal foyer d´extrême pauvreté dans l´économie mondiale d´ici à 2015. Une relation plus efficace entre commerce international et réduction de la pauvreté pourrait contribuer à empêcher que cela ne se produise. Des mesures doivent être prises dès maintenant à trois niveaux : intégration du commerce et du développement dans les stratégies nationales de réduction de la pauvreté, et réciproquement ; assistance financière et technique internationale accrue et efficace pour le développement des capacités intérieures de production et de commerce ; et régime commercial international favorable, comprenant :

  • l´élimination progressive par les pays de l´OCDE des mesures de soutien agricole qui sont préjudiciables aux PMA ;
  • de nouvelles politiques internationales visant à réduire la vulnérabilité aux chocs négatifs subis par les prix des produits de base et à répondre aux difficultés particulières que rencontrent les pays dont l´économie repose sur l´exploitation de ressources minérales ;
  • des préférences plus efficaces en matière d´accès aux marchés pour les PMA, complétées par de nouvelles préférences en matière de production ; et
  • un renforcement de la coopération Sud-Sud dans le domaine du commerce et de l´investissement.