Construction d’un préau, école de Belair.

(actualisé le ) par Gérard

Nous continuons notre collaboration avec l’association "Timoun Restavek".
Suivez le lien pour découvrir cette association amie, avec laquelle nous travaillons depuis des années.
timoun-restaveks.org

Cet été, nous avons construit un préau pour l’école Timoun Restaveks dans le quartier de Belair, à Port au Prince. Le financement a été assuré par l’association Timoun Restavek, avec laquelle nous avons un partenariat depuis des années. Les uns trouvent le financement, les autres réalisent le travail sur le terrain : pour les petites associations, le partage permet d’avancer.

La situation.
Comme Cité Soleil, Cité Militaire et bien d’autres, Belair est un quartier très difficile, violent, situé près du centre de la capitale. Il y a souvent des combats entre les gangs, des émeutes, des échauffourées avec la police… c’est la misère qui apporte ce cortège de violences. De nombreuses familles sont dans la détresse, les femmes et les enfants en sont les premières victimes. En Haïti, de nombreux enfants, abandonnés, deviennent des « Restaveks », c’est à dire des enfants esclaves de familles qui sont censées les nourrir et les envoyer à l’école en échange de leur travail. Dans le passé, c’étaient des familles aisées qui recueillaient ces enfants et les exploitaient. Aujourd’hui, avec la misère, ces enfants se retrouvent dans des familles qui ont peu de moyens et l’exploitation est d’autant plus dramatique. Les enfants sont mobilisés 24h sur24, ce sont eux qui sortent chercher l’eau ou les provisions quand la rue est dangereuse et qu’il y a des tirs…l’école, ce n’est pas facile pour eux.

L’école.
L’Association Timoun Restaveks leur permet, l’après midi, de suivre des cours dans une école prêtée par des Sœurs (les bâtiments de leur école sont vides l’après-midi.) Il y a des enfants « restaveks » et d’autres qui sont très pauvres et ne peuvent pas payer les inscriptions dans l’école du matin..
Nous y avions construit un bâtiment pour la cuisine et l’entrepôt pour les provisions de la cantine. (financé par l’association Timoun Restaveks). La cantine, c’est essentiel pour ces enfants mal nourris. Il faut des locaux, du matériel, des cuisinières…et beaucoup d’argent. L’association a beaucoup de mal à la financer pour les 250 enfants.

La construction.
Durant la période chaude, les cuisinières ne peuvent pas travailler à l’intérieur, la chaleur est intenable. Elles vont donc à l’extérieur, sous une bâche. Mais il y a la poussière, la pluie, le soleil ardent, le vent qui éteint le feu etc…et surtout, ces écoles, celle du matin et celle du soir, qui comptent en tout près de 900 enfants, fonctionnent sans toilettes ! L’Unicef avait construit 8 toilettes avec sièges et chasse d’eau, mais sans eau ! Sur les deux citernes, l’une n’est pas connectée, l’autre est connectée à l’eau de la ville…mais l’eau de la ville n’arrive quelques heures par mois ! Les enfants vont donc dans un espace inoccupé, tout près de la cuisine de Timoun Restaveks ! Ce sont des conditions inadmissibles pour l’environnement d’une cuisine. Et cela ne semble pas préoccuper les propriétaires du terrain, les Sœurs. En vérité, elles ont l’intention de tout détruire, pour reconstruire des bâtiments d’écoles et d’administration, quand elles auront le financement, comme avant le séisme. Elles ont déjà construit une immense église sur la moitié du terrain existant.

Les citernes récupèreront l’eau du toit.

Petit retour en arrière.
Quand les bâtiments de l’école des Soeurs se sont écroulés, lors de séisme, il y a 5 ans, avec beaucoup de victimes parmi les sœurs, l’Unicef et US AID ont reconstruit une école provisoire sur leur terrain, nous y avons ajouté, pour Timoun Restaveks, un bâtiment cuisine et entrepôt. Ce dernier bâtiment ne sert que pour les enfants de l’après-midi, car la cantine de l’école des soeurs est financée par le PAM et les repas sont livrés chaque jour…
Cet été nous avons ajouté un préau de 7,50 mètres de long sur 3,60m de large, pour que les cuisinières puissent travailler dans de meilleures conditions. Nous avons remonté les murs pour isoler la cuisine des espaces où les enfants font leurs besoins. Une grande table en béton permet de faire la cuisine plus aisément.

Le travail.
Le travail c’est bien passé. Nous avons une équipe de maçons (celle qui a travaillé à Cité Soleil pour l’école « Fraternité ». Les maçons hésitent à travailler dans des quartiers comme Belair, s’ils ne sont pas originaires du quartier. Dès qu’il se passe quelque chose, cela se sait, et les bandits ne sont jamais loin….chantage, racket, vols… le seul incident est qu’un tap tap où se trouvait les maître maçon a été attaqué et sous la menace d’armes, tous les voyageurs pillés, et délestés de la moindre gourde.(Résultat 1500 gourdes volées.) Mais xce n’est pas grand-chose…quelquefois, les bandits n’hésitent pas à tirer.
La construction a été réalisée en une quinzaine de jours…le chef de chantier et son équipe viennent de Cité Soleil, et certains jours, quand les gangs se tirent dessus, on ne peut y aller ou en sortir… Cela aurait pu aller un peu plus vite. En Haïti rien n’est facile.
En Haïti, nous devons acheter et transporter tous les matériaux nous-mêmes, il faut tout prévoir, et aller d’un fournisseur à l’autre, ensuite louer des transporteurs c’est beaucoup de travail…d’autant qu’on ne peut pas acheter tout d’un seul coup à cause des risques de vol. C’est Jérémie Wilglais qui a supervisé cette construction avec Gérard.
Nous avons aussi acheté le ravitaillement pour la cantine et des fournitures pour la cuisine (assiettes gobelets, couverts, marmites etc… Les grossistes sont très chers, c’est sur les marchés que l’on trouve ces fournitures au tiers du prix, il faut donc beaucoup de déplacements et de recherches.
Voici quelques photos de la construction réalisée.
Le mur de gauche sépare la cuisine de l’espace "Toilettes sauvages"
La porte sera posée à l’entrée de l’espace cuisine.
Une grande table en béton ciré de 5 mètres de long facilitera le travail des cuisinières.

Voir en ligne : Découvrir l’association Timoun Restaveks.